Les grandes métropoles urbaines qui se sont développées sur ou à proximité d’axes fluviaux sont menacées par des crues susceptibles de survenir, et en particulier par des crues majeures (de type centennale).
Les perspectives d’évènements historiques (comme la crue de 1910 en région parisienne) amènent à considérer avec une grande attention la vulnérabilité de ces grandes métropoles du fait de l’exposition de leurs réseaux multiples et interconnectés (énergie, transmission, transport, eau, déchets, ...) dont dépendent la vie et l’activité quotidienne des acteurs sociaux et économiques. Dans de telles circonstances, les mesures de protection existantes peuvent s’avérer inefficaces et inadaptées au niveau et à l’étendue de l’inondation face aux enjeux humains et économiques concernés.
De plus l’urbanisation croissante, la construction de zones d’activités et celle corrélative des réseaux les desservant en amont et en aval ont significativement accru la vulnérabilité de ces zones urbanisées dans les dernières décennies.
A titre d’exemple pour la région parisienne, un rapport (de 2014) de l’OCDE estime qu’une crue de la même importance que celle de 1910 impacterait directement et indirectement cinq millions de citoyens (coupure d’électricité, fermeture des infrastructures de transports, fermeture de ponts, restriction de la distribution d’eau, inopérabilité des réseaux d’assainissement, ...).
Ce même rapport montre l’impact économique d’un tel choc majeur en termes de PIB, d’emploi et de finances publiques (3 à 30 milliards de d’euros de dommages, réduction du PIB de 0,1 à 3%, 400.000 emplois affectés, …).
Cette même problématique intéresse également de grandes métropoles européennes avec les quelles il serait intéressant de comparer les approches.
Dans ce contexte, il apparait urgent, au-delà des mesures immédiates que les différents opérateurs de réseaux ont prévues et auxquelles ils reconnaissent une efficacité limitée, de proposer de développer une attitude préventive et prospective chez les différentes parties prenantes (pouvoirs publics, agences, collectivités, opérateurs de réseaux, assureurs, sociétés d’aménagement,...), de façon à réduire la vulnérabilité et accroître la résilience des réseaux.
Une telle attitude suppose une concertation des parties prenantes face aux enjeux économiques et financiers, techniques, humains et sociaux des solutions envisageables. Une telle concertation devrait permettre d’évaluer les risques et les opportunités de différentes solutions afin de proposer des stratégies d’aménagement et d’équipements des réseaux dans une perspective inspirée par la déclaration de Sendai.
L’analyse du fondement du comportement des parties prenantes et leur concertation étant à la base des constats et propositions qui pourront être formulés, nous proposons que celle-ci soit faite sur la base d’une analyse cindynique comme cela fut le cas pour l’étude sur la vulnérabilité des réseaux conduite par l’IMdR et l’AFPCN à partir du retour d’expérience de quelques catastrophes naturelles.
Une telle analyse devrait permettre de dégager, pour chaque catégorie de parties prenantes concernées, les éléments physiques, économiques, réglementaires, sociaux et éthiques sur lesquels elles basent leur comportement et leurs propositions préventives et prospectives. Dans un second temps, la confrontation des critères de comportement de ces parties prenantes permettra de dégager les concertations à mettre en œuvre pour qu’elles se mettent d’accord sur ce qu’il ne faut pas faire et sur ce qui pourrait être fait pour diminuer la vulnérabilité des réseaux actuels et de ceux prévus dans les programmes d’aménagement et de développement des métropoles concernées.
Le groupe de travail se donnerait comme objectif d’apporter des éléments de réflexion pluridisciplinaire et de formuler des recommandations aux pouvoirs publics et aux autres parties prenantes pour lancer les études techniques, économiques et d’impact environnemental de diverses options préventives et prospectives de réduction de la vulnérabilité et d’accroissement de la résilience des réseaux.
Tout membre de l’IMdR peut rejoindre un GTR en remplissant le formulaire de contact ici
Jean-François RAFFOUX (IMdR)
Laurence BAILLIF (Advalea)
François GERARD (AFPCN)