Participez aux septièmes "Entretiens du Risque" organisés par l'IMdR les 3 et 4 décembre prochains au Carré des Sciences du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
L'IMdR invite décideurs, experts, chercheurs des différents domaines industriels, universitaires et sociétaux, presse à s'inscrire dès à présent à ces réflexions, ces échanges et ces débats qui permettront de mieux appréhender la démarche cindynique.
L’éthique en entreprise : un sujet d’actualité
L’éthique n’est certes pas un sujet nouveau. Les réflexions éthiques ont en effet accompagné le développement des sociétés occidentales depuis plus de 2 000 ans.
Pour autant, l’impact croissant de la financiarisation, de la mondialisation et de la protection de l’environnement a fait apparaître, depuis les années 80 de nouvelles dimensions à la réflexion éthique pour l’entreprise ; le débat entre responsabilité envers les actionnaires et responsabilité élargie envers les autres parties prenantes est aujourd’hui, potentiellement un sujet d’actualité potentiellement source de risques.
Mais que recouvre l’éthique en entreprise ?
L’éthique en entreprise pose la question des principes moraux dans les domaines économiques, environnementaux et sociaux et concerne l’adhésion aux valeurs, l’application des règles et l’arbitrage que doit effectuer au quotidien chaque salarié. Deux approches se distinguent : l’approche anglo-saxonne proche de la notion de morale et l’approche qualifiée d’européenne qui se veut être une éthique plus pratique.
Bien que la tendance soit d’intégrer toujours plus ces notions au sein de l’entreprise de façons normative et réglementaire*, de nombreuses entreprises développent une éthique et « jonglent » entre démarche volontaire et impératifs réglementaires.
Éthique formelle ou informelle ?
Selon les cas, l’éthique d’entreprise sera formalisée sous la forme d’un code, d’une charte, ou encore d’une lettre d’engagement par exemple. Le plus souvent élaborée à l’initiative de la direction générale, la charte ou le code éthique diffuse la philosophie de l’entreprise, qui grave en quelque sorte ses propres tables de la loi pour que chacun, dans une structure décentralisée, connaisse la doctrine et s’y réfère.
Si la formalisation concerne principalement les grandes entreprises, l’éthique n’est pour autant, pas absente de petites et moyennes entreprises. Dans ce cas, elle se fonde sur la transmission « informelle » des valeurs et sur la culture de l’entreprise. De plus, certains secteurs travaillent sur une démarche éthique spécifique telle que l’éthique numérique, les ressources humaines, la santé, etc.
Fondement et efficacité d’une démarche éthique
Quelle que soit la formalisation ou la codification de l’éthique au sein de l’organisation, la question du fondement et de l’efficacité de la démarche se pose. Assiste-t-on à une banalisation du code éthique, à une réponse relevant de la compliance, à l’utilisation de l’éthique comme effet cosmétique, à du greenwashing ou à un mouvement de fond qui donnera un avantage concurrentiel, à long terme, aux entreprises engagées ? Si certaines structures se cachent derrière une éthique d’apparence, d’autres s’interrogent sur les pratiques en vigueur au sein de l’organisation et instaurent un comportement éthique en se dotant d’une stratégie de responsabilité sociale ancrée dans les valeurs et la culture de l’entreprise, qui cerne les situations à risques, recense les bonnes pratiques, développe la confiance des investisseurs, assureurs, parties prenantes et renforce le lien avec employés et clients sans pour autant sacrifier la profitabilité. Dans cette optique, l’éthique choisie par l’organisme constitue un cadre de gestion des risques se voulant opérationnel et cherchant à être efficient dans le but de contribuer à une meilleure maîtrise des risques.
Prise en compte de la dimension éthique dans la maîtrise des risques
Sujet passionnant, mais délicat voire polémique, les entretiens du risque 2019 traiteront de la prise en compte de la dimension éthique dans la maîtrise des risques dans tous les secteurs d’activité. Ces rencontres ouvriront le débat sur l’impact de la dimension éthique dans la maîtrise des risques. Quels apports ? Quelles orientations ? Ces entretiens veulent être l’occasion de rassembler des décideurs de différents domaines industriels et sociétaux, des experts et des chercheurs pour débattre sur cette problématique.
Laurence BAILLIF
Présidente du comité de programme, biographie
* loi Sapin II, rémunération des dirigeants, directive RSE, protection des données personnelles, devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre, objet social de l’entreprise et loi Pacte, etc.